Dans une note récente sur la gestion de la crise de la grippe aviaire et de ses effets potentiels sur l'image des marques territoriales, nous vous indiquions combien il était important que les collectivités locales soient informées préalablement aux médias. Ca démarre plutôt mal avec le cas découvert dans la commune de Joyeux dans l'ain. Tous les médias ont pris l'antenne en faisant un gros plan sur quatre entités concernées :
La mairie de Joyeux, la préfecture de l'Ain, la direction des services vétérinaires et le ministère de l'agriculture.
Le premier concerné, Marius Brocard, maire de la petite commune, indique devant la caméra "qu'il a été averti par la Presse", "qu'il n'était pas au courant qu'un canard était contaminé", et que personne ne l'a averti d'un périmètre de sécurité "je n'ai vu aucun gendarme"....
Le deuxième, préfet de l'Ain, n'a été informé qu'au même moment par la presse. Il se félicitait d'ailleurs le matin même dans une conférence qu'aucun cas n'ait été détecté dans son département !
La direction des services vétérinaires affirme qu'un périmètre a été mis en place, tout comme le ministère qui indique qu'une zone de 3km de protection autour du lieu de découverte est maintenant en place. Mais à l'heure où les médias font leur une, tout le monde a beau explorer Joyeux, personne n'y trouve le moindre gendarme ou homme en blanc...
Tous les journaux relatent cette histoire, en se demandant, comme la tribune de Genève, "si le dispositif d'alerte grippe aviaire fonctionne aussi bien que l'assurent les autorités françaises"
Comme nous l'avions indiqué, les effets sur l'image de la gestion de crise fonctionnent en cascade, et sont immédiats : Le maire est interviewé, le préfet également, et les premières entités sont immédiatement décrédibilisées en impactant directement sur l'entité mère, ministère ou gouvernement.
Si ce premier cas est anecdotique, il montre à quel point le manque d'information des élus et l'absence de messages cohérents peut avoir un impact négatif immédiat sur l'image de marque des territoires concernés. On aurait sans doute préféré voir Monsieur Brocard, maire de Joyeux et charmant personnage en bleu de travail, indiquer que sa belle région était au courant, préparée et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter.
> Apportez vos commentaires à cette note en cliquant sur "commentaires" ci-dessous.
On se demande vraiment quand est-ce que les collectivités gèreront les crises comme savent les gérer les entreprises...
Rédigé par : Alain | 18 fév 2006 à 11:19
A cette heure, il n'y a toujours aucun périmètre de sécurité mise en place à Joyeux. Le maire a appelé la préfecture sans plus de succès.
Rédigé par : Etienne | 18 fév 2006 à 11:31